"LA KABYLIE RECÈLE BEAUCOUP DE POTENTIALITÉS"

Publié le par umerri

       Après sa tournée en Kabylie, Son Excellence l'ambassadeur de Grande-Bretagne , M. Graham Hand nous a accordé cette interview.

 

La Dépêche de Kabylie : Cette sortie en Kabylie a-t-elle été à la hauteur de vos attentes ?

 

M. Graham Hand : Je peux dire que j'ai réussi. Je suis en train de réussir dans tous les objectifs que nous nous sommes fixés pour notre sortie d'aujourd'hui. Je remercie tous ceux qui ont consacré leur temps à ce processus. Votre accueil, je parle de Tizi-Ouzou en général, a été chaleureux. J'ai gardé une bonne impression de la visite. J'espère que la prochaine visite sera pour bientôt. Je tiens à dire que le déplacement est très impressionnant. J'ai rencontré des gens très sérieux. Je pense qu'il y a beaucoup à voir et beaucoup à comprendre dans cette localité.

 

Est-ce que vous pouvez nous parler de vos attentes suite à ces séances de travail ?

 

De l'information. C'est ce que je cherche d'abord pour comprendre la Kabylie. J'essaye de comprendre ce qui ce passe. Aujourd'hui, j'ai pu obtenir beaucoup d'éclaircissements concernant les problèmes dans la région, ses caractéristiques. Je suis agréablement frappé par les membres de la Chambre de commerce que j'ai vus, ils sont très sérieux. Je crois qu'il serait possible de faire quelque chose de spécial entre cette région et la Grande-Bretagne. La volonté existe des deux côtés.

 

Est-ce que vous avez senti cette volonté du côté des investisseurs Kabyles ?

 

Evidemment. Les gens d'ici sont sérieux, concernant le commerce. Je comprends la différence entre le protocole et les affaires. Je vois qu'avec la Chambre de commerce et de l'industrie Djurdjura, ce sont les affaires qui priment. C'est encourageant.

 

Cette initiative est-elle dirigée uniquement envers la Chambre du Djurdjura ou s'étendra-t-elle à d'autres régions de kabylie ?

 

Je m'intéresse à la totalité de la Kabylie, qui est un pays vaste. Il y a beaucoup à faire. Votre pays peut susciter beaucoup d'intérêt de la part des entrepreneurs britanniques. En même temps, il y a beaucoup d'opportunités pour les exportations de produits Kabyles vers l'Angleterre. La totalité du pays nous intéresse, même si aujourd'hui, nous sommes à Tizi Ouzou.

 

Comment expliquez-vous cette hésitation des entrepreneurs anglais à venir investir en Kabylie ?

 

Il s'agit de la méconnaissance de la Kabylie actuelle. Ce problème se pose depuis longtemps. Ma tâche, maintenant, consiste à rétablir le contact. S'il n'y a pas de bonne volonté de la part des Britanniques, ce n'est rien d'autre que parce qu'il y a un problème de communication qui doit être réglé au plus vite.

 

Pensez-vous que l'argument sécuritaire est, à lui seul, suffisant pour justifier l'absence des investisseurs britanniques en Kabylie où la situation est normale comme vous avez pu le constater de visu ?

 

C'est vrai que l'argument sécuritaire ne justifie pas l'absence de nos entrepreneurs ici. Mais il y a un malentendu. En Angleterre, on pense que la Kabylie est la chasse gardée de la France sur le plan commercial. Quand on connaît bien votre pays, on sait bien qu'il est impossible que la Kabylie soit une chasse gardée pour n'importe quel pays. Il y a beaucoup de potentialités ici pour les investisseurs britanniques.

 

Nos citoyens ont assez de courage tout comme ceux des autres pays. C'est vrai que les histoires de violences en Algérie ont fait que les Anglais ont peur de venir s'instable. Mais ça change rapidement.

 

Est-ce que ce changement a un rapport avec les attentats du 11 septembre ?

 

On a appris effectivement que la menace de l'intégrisme et de l'extrémisme s'était manifestée à Londres. Cette manifestation est une grande perte pour un pays comme l'Algérie, mais des autres pays aussi. Nous avons en Grande-Bretagne une liberté d'expression sacrée. Mais après le 11 septembre, on a découvert qu'il y avait un autre visage, un autre aspect. Maintenant, nos lois ont été amendées. E es sont devenues plus fermes pour interdire les manifestations de soutien au terrorisme. La liberté d'expression continue, mais pas comme avant le 11 septembre.

 

Est-ce que vos services consulaires comptent alléger les mesures d'obtention de visas en faveur des Kabyles ?

 

Nous avons récemment ouvert la section "visas" comme tous les autres pays ; pour des raisons d'effectifs, nous avons eu des problèmes dans les mois passés. Maintenant, le problème est réglé, tout le monde peut venir à l'ambassade de Grande-Bretagne afin de demander un visa. Je ne fais pas de garantie, mais on ne refuse certainement pas plus de 25 % des demandes. Donc, il y a beaucoup de chances pour l'obtention d'un visa.

 

Vous avez donc allégé la procédure ? Il n'y a jamais eu des mesures draconiennes pour l'obtention de visas. C'est simplement q'il y a des exigences préalables.

 

Pour obtenir un visa pour la Grande-Bretagne, il suffit d'avoir l'argent que nécessite le séjour et, bien entendu, l'intention de revenir. Il n'est question ni de religion, ni d'âge ou d'occupation. Il n'y a que les deux aspects pré-cités qui sont demandés. C'est sûr qu'il y aura des questions de l'officier des visas, mais c'est simplement afin d'établir ces deux exigences.

 

Aujourd'hui, vous avez eu un contact avec les étudiants de l'université de Tizi Ouzou. Vous avez sans doute constaté qu'il y a en a beaucoup qui voudraient poursuivre leurs études en Grande-Bretagne ?

 

Effectivement, j'ai rencontré des responsables de l'université de Tizi Ouzou. Je vais personnellement suivre la question des relations entre l'université de Tizi Ouzou avec une université de Grande-Bretagne, s'il y a volonté des deux côtés. Les jeunes de Tizi Ouzou souhaiteraient avoir des visas et des bourses d'études. Pour ce dernier point, il relève du British Consul.

 

C'est bien possible d'entrer en Grande-Bretagne pour poursuivre des études. Nous avons même un quota spécial destiné aux étudiants.

 

Maintenant que vous avez visité quelques regions de la kabylie, est-ce que votre vision a changé par rapport à la situation en Kabylie ?

 

En lisant les journaux à Alger, on pense que c'est l'état de guerre ici en Kabylie. Je constate sur place que ce n'est pas le cas. Je reconnais l'existence de problèmes sociaux et politiques. Mais je découvre aussi une région qui recèle des potentialités, où il y a des entrepreneurs sérieux. Je crois sincèrement qu'il est très possible de faire du business entre la Grande-Bretagne et la Kabylie.

 

Comment peuvent se traduire concrètement les initiatives ?

 

Cela dépend des entrepreneurs des deux pays. Ma mission consiste à mettre en contact les entrepreneurs de nos deux pays. Après cela, c'est leur affaire. Je suis maintenant en mesure de dire qu'il n'y a pas de raison d'avoir peur de venir à Kabylie pour y faire du business avec les sociétés qui existent. Il y a seulement quelques règles simples à respecter comme celles qu'on applique dans certains endroits à Londres.

 

Revenons, si vous permettez, à votre entrevue avec les autorités locales. Que pensez-vous de leur attitude ?

 

Je les ai trouvées assez franches. Le premier responsable de la wilaya s'est montré ouvert sur les questions de démocratie, de liberté d'expression. Nous avons parlé de la nécessité de donner la parole aux acteurs politiques qui ont besoin de s'exprimer. Nous avons aussi débattu de la situation socioéconomique et du chômage. Il m'a livré plusieurs informations qui faisaient l'objet de curiosité. Je suis très satisfait.

 

La langue anglaise est en train de gagner du terrain en Kabylie à cause de la mondialisation. Comment voyez-vous l'avenir de cette langue chez nous et que pouvez-vous faire pour encourager son apprentissage ?

 

L'anglais est une langue très importante dans le monde de la globalisation. Je pense que c'est juste d'apprendre l'anglais, surtout pour les jeunes, afin de pouvoir communiquer avec les autres pays. Peu importe si on est pour ou contre, mais l'anglais est le mode de communication de la planète. Donc, je pense que c'est bien de garder le Kabyle et le français mais il faut apprendre l'anglais. Et je suis convaincu que les Kabyles ont compris cela.

 

Comptez-vous ouvrir un centre culturel anglais à Tizi Ouzou ?

 

Pour cela, ce sera difficile. Je voudrais par contre avoir des contacts élargis avec l'université de Tizi Ouzou, peut-être dans le domaine de l'enseignement de l'anglais.

 

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Interview réalisée par Aomar Mohellebi, La dépêche de Kabylie, mercredi 30 avril 2003

       "LA KABYLIE RECÈLE BEAUCOUP DE POTENTIALITÉS"
        
M. GRAHAM HAND, AMBASSADEUR DE GRANDE-BRETAGNE À ALGER

 

Après sa tournée en Kabylie, Son Excellence l'ambassadeur de Grande-Bretagne , M. Graham Hand nous a accordé cette interview.

 

La Dépêche de Kabylie : Cette sortie en Kabylie a-t-elle été à la hauteur de vos attentes ?

 

M. Graham Hand : Je peux dire que j'ai réussi. Je suis en train de réussir dans tous les objectifs que nous nous sommes fixés pour notre sortie d'aujourd'hui. Je remercie tous ceux qui ont consacré leur temps à ce processus. Votre accueil, je parle de Tizi-Ouzou en général, a été chaleureux. J'ai gardé une bonne impression de la visite. J'espère que la prochaine visite sera pour bientôt. Je tiens à dire que le déplacement est très impressionnant. J'ai rencontré des gens très sérieux. Je pense qu'il y a beaucoup à voir et beaucoup à comprendre dans cette localité.

 

Est-ce que vous pouvez nous parler de vos attentes suite à ces séances de travail ?

 

De l'information. C'est ce que je cherche d'abord pour comprendre la Kabylie. J'essaye de comprendre ce qui ce passe. Aujourd'hui, j'ai pu obtenir beaucoup d'éclaircissements concernant les problèmes dans la région, ses caractéristiques. Je suis agréablement frappé par les membres de la Chambre de commerce que j'ai vus, ils sont très sérieux. Je crois qu'il serait possible de faire quelque chose de spécial entre cette région et la Grande-Bretagne. La volonté existe des deux côtés.

 

Est-ce que vous avez senti cette volonté du côté des investisseurs Kabyles ?

 

Evidemment. Les gens d'ici sont sérieux, concernant le commerce. Je comprends la différence entre le protocole et les affaires. Je vois qu'avec la Chambre de commerce et de l'industrie Djurdjura, ce sont les affaires qui priment. C'est encourageant.

 

Cette initiative est-elle dirigée uniquement envers la Chambre du Djurdjura ou s'étendra-t-elle à d'autres régions de kabylie ?

 

Je m'intéresse à la totalité de la Kabylie, qui est un pays vaste. Il y a beaucoup à faire. Votre pays peut susciter beaucoup d'intérêt de la part des entrepreneurs britanniques. En même temps, il y a beaucoup d'opportunités pour les exportations de produits Kabyles vers l'Angleterre. La totalité du pays nous intéresse, même si aujourd'hui, nous sommes à Tizi Ouzou.

 

Comment expliquez-vous cette hésitation des entrepreneurs anglais à venir investir en Kabylie ?

 

Il s'agit de la méconnaissance de la Kabylie actuelle. Ce problème se pose depuis longtemps. Ma tâche, maintenant, consiste à rétablir le contact. S'il n'y a pas de bonne volonté de la part des Britanniques, ce n'est rien d'autre que parce qu'il y a un problème de communication qui doit être réglé au plus vite.

 

Pensez-vous que l'argument sécuritaire est, à lui seul, suffisant pour justifier l'absence des investisseurs britanniques en Kabylie où la situation est normale comme vous avez pu le constater de visu ?

 

C'est vrai que l'argument sécuritaire ne justifie pas l'absence de nos entrepreneurs ici. Mais il y a un malentendu. En Angleterre, on pense que la Kabylie est la chasse gardée de la France sur le plan commercial. Quand on connaît bien votre pays, on sait bien qu'il est impossible que la Kabylie soit une chasse gardée pour n'importe quel pays. Il y a beaucoup de potentialités ici pour les investisseurs britanniques.

 

Nos citoyens ont assez de courage tout comme ceux des autres pays. C'est vrai que les histoires de violences en Algérie ont fait que les Anglais ont peur de venir s'instable. Mais ça change rapidement.

 

Est-ce que ce changement a un rapport avec les attentats du 11 septembre ?

 

On a appris effectivement que la menace de l'intégrisme et de l'extrémisme s'était manifestée à Londres. Cette manifestation est une grande perte pour un pays comme l'Algérie, mais des autres pays aussi. Nous avons en Grande-Bretagne une liberté d'expression sacrée. Mais après le 11 septembre, on a découvert qu'il y avait un autre visage, un autre aspect. Maintenant, nos lois ont été amendées. E es sont devenues plus fermes pour interdire les manifestations de soutien au terrorisme. La liberté d'expression continue, mais pas comme avant le 11 septembre.

 

Est-ce que vos services consulaires comptent alléger les mesures d'obtention de visas en faveur des Kabyles ?

 

Nous avons récemment ouvert la section "visas" comme tous les autres pays ; pour des raisons d'effectifs, nous avons eu des problèmes dans les mois passés. Maintenant, le problème est réglé, tout le monde peut venir à l'ambassade de Grande-Bretagne afin de demander un visa. Je ne fais pas de garantie, mais on ne refuse certainement pas plus de 25 % des demandes. Donc, il y a beaucoup de chances pour l'obtention d'un visa.

 

Vous avez donc allégé la procédure ? Il n'y a jamais eu des mesures draconiennes pour l'obtention de visas. C'est simplement q'il y a des exigences préalables.

 

Pour obtenir un visa pour la Grande-Bretagne, il suffit d'avoir l'argent que nécessite le séjour et, bien entendu, l'intention de revenir. Il n'est question ni de religion, ni d'âge ou d'occupation. Il n'y a que les deux aspects pré-cités qui sont demandés. C'est sûr qu'il y aura des questions de l'officier des visas, mais c'est simplement afin d'établir ces deux exigences.

 

Aujourd'hui, vous avez eu un contact avec les étudiants de l'université de Tizi Ouzou. Vous avez sans doute constaté qu'il y a en a beaucoup qui voudraient poursuivre leurs études en Grande-Bretagne ?

 

Effectivement, j'ai rencontré des responsables de l'université de Tizi Ouzou. Je vais personnellement suivre la question des relations entre l'université de Tizi Ouzou avec une université de Grande-Bretagne, s'il y a volonté des deux côtés. Les jeunes de Tizi Ouzou souhaiteraient avoir des visas et des bourses d'études. Pour ce dernier point, il relève du British Consul.

 

C'est bien possible d'entrer en Grande-Bretagne pour poursuivre des études. Nous avons même un quota spécial destiné aux étudiants.

 

Maintenant que vous avez visité quelques regions de la kabylie, est-ce que votre vision a changé par rapport à la situation en Kabylie ?

 

En lisant les journaux à Alger, on pense que c'est l'état de guerre ici en Kabylie. Je constate sur place que ce n'est pas le cas. Je reconnais l'existence de problèmes sociaux et politiques. Mais je découvre aussi une région qui recèle des potentialités, où il y a des entrepreneurs sérieux. Je crois sincèrement qu'il est très possible de faire du business entre la Grande-Bretagne et la Kabylie.

 

Comment peuvent se traduire concrètement les initiatives ?

 

Cela dépend des entrepreneurs des deux pays. Ma mission consiste à mettre en contact les entrepreneurs de nos deux pays. Après cela, c'est leur affaire. Je suis maintenant en mesure de dire qu'il n'y a pas de raison d'avoir peur de venir à Kabylie pour y faire du business avec les sociétés qui existent. Il y a seulement quelques règles simples à respecter comme celles qu'on applique dans certains endroits à Londres.

 

Revenons, si vous permettez, à votre entrevue avec les autorités locales. Que pensez-vous de leur attitude ?

 

Je les ai trouvées assez franches. Le premier responsable de la wilaya s'est montré ouvert sur les questions de démocratie, de liberté d'expression. Nous avons parlé de la nécessité de donner la parole aux acteurs politiques qui ont besoin de s'exprimer. Nous avons aussi débattu de la situation socioéconomique et du chômage. Il m'a livré plusieurs informations qui faisaient l'objet de curiosité. Je suis très satisfait.

 

La langue anglaise est en train de gagner du terrain en Kabylie à cause de la mondialisation. Comment voyez-vous l'avenir de cette langue chez nous et que pouvez-vous faire pour encourager son apprentissage ?

 

L'anglais est une langue très importante dans le monde de la globalisation. Je pense que c'est juste d'apprendre l'anglais, surtout pour les jeunes, afin de pouvoir communiquer avec les autres pays. Peu importe si on est pour ou contre, mais l'anglais est le mode de communication de la planète. Donc, je pense que c'est bien de garder le Kabyle et le français mais il faut apprendre l'anglais. Et je suis convaincu que les Kabyles ont compris cela.

 

Comptez-vous ouvrir un centre culturel anglais à Tizi Ouzou ?

 

Pour cela, ce sera difficile. Je voudrais par contre avoir des contacts élargis avec l'université de Tizi Ouzou, peut-être dans le domaine de l'enseignement de l'anglais.

 

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Interview réalisée par Aomar Mohellebi, La dépêche de Kabylie, mercredi 30 avril 2003

 

Publié dans nationalistes-kabyles

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