ELEMENTS DE REFLEXION SUR L'AUTONOMIE ECONOMIQUE ET SOCIALE DE LA KABYLIE

Publié le par umerri

                                                     TIMANIT I TMURT N IQVAYLIYEN
                          

 

                                      MOUVEMENT POUR L'AUTONOMIE DE LA KABYLIE
                                                                           M.A.K


 

COMMISSION ECONOMIQUE ET SOCIALE


 

 

 

 

INTODUCTION :

Il ne s'agit pas de fixer dans le cadre de cette contribution le programme économique et social de la Kabylie autonome : cette tâche relève de la compétence des instances élues et exécutives de la Kabylie autonome. Notre travail s'est résumé a dégager les grands axes autour desquels on peut objectivement amorcer un débat autour de l'économie régionale, et pour des raisons d'éclairage politique répondre à certaines incompréhensions qui vont jusqu'à imaginer un embargo économique du pouvoir central algérien sur la Kabylie dans le cas où elle serait autonome.

Il n'est pas besoin d'insister ici sur le fait qu'il n'est point d'autonomie politique et culturelle sans autonomie économique. Un gouvernement régional Kabyle qui viendrait à être dépossédé du pouvoir de mobiliser les ressources financières et de la liberté de faire des choix économiques est voué à l'échec, comme sont vouées à l'échec, inversement, toutes ces " alternatives " portées sur le thème de la décentralisation mais qui voudraient étouffer les velléités d'autonomie politique des kabyles.

Comme cela été affirmé plusieurs fois dans les déclarations officielles du MAK, en dehors de la politique monétaire qui relève de la compétence exclusive de l'Etat central, tous les autres aspects économiques sont du ressort exclusif ou soumis à l'approbation de la Région autonome.

 

 

I- L'ECHEC DU PROJET ECONOMIQUE NATIONAL

Au-delà des critères d'évaluation économique qui montrent la faillite du projet de développement national ( la non maîtrise des investissements, prédominance de l'économie informelle, taux de chômage élevé….etc.), nous insisterons sur les effets idéologiques de la politique économique et social du pouvoir central.

Parce que si on admet que depuis les événements d'Octobre 1988, il y a eu réorientation de la politique économique et abandon de l'option socialiste, il n'en va pas de même de la gestion redistributive des ressources comme moyen de contrôle de la collectivité nationale. L'Etat continue de développer sa politique paternaliste envers les citoyens et les régions pour éviter le contrôle des deniers publics et d'inquiéter la classe dirigeante dans ses previlléges et l'octroi de faveurs arbitraires pour des groupes d'intérêts.
En effet, s'il y a eu effectivement rupture avec le monopole de l'Etat, il n'en demeure pas moins vrai que de nouveaux monopoles se sont constitués à la faveur du clientélisme politique.
La logique de l'économie de la rente est de maintenir " en haleine " le citoyen sur ce qu'on va lâcher du " haut " pour le maintenir dans une situation de dépendance permanente.

Une simple lecture du Code de wilaya, actuellement en vigueur, nous permet de relever comment, tant du point de vue de pouvoir effectif que symbolique, on a sur considéré le pouvoir administratif, représenté par le Wali, sur le pouvoir de l'APW qui est pourtant l'émanation de la volonté populaire.

On voit dans ces conditions, toute la difficulté pour réconcilier le citoyen avec les institutions censées le représenter et on mesure tout le fossé qui sépare l'Etat des réalités quotidiennes. Il n'y a pas de développement économique et social sans développement humain et il n'y a pas de développement humain sans le respect de la dignité humaine.

Si ces remarques touchent l'Algérie entière, la Kabylie vit en plus, depuis le Printemps berbère de 80, une véritable marginalisation en terme d'investissements productifs et une fiscalité qui pousse à la délocalisation des rares investisseurs locaux.
Cette politique a eu pour résultat un taux de chômage si élevé que l'effondrement social n'a pu être évité que grâce aux solidarités familiales et les pensions des retraités de France.

Ces dernières années, l'effervescence politique en Kabylie n'a pas été de nature à sécuriser les investisseurs et à stabiliser le peu d'activité économique qui reste. Bien entendu, nous ne suggérons pas à la Kabylie plus de docilité et de calme, mais nous insisterons sur le fait que la paix sociale est l'une des conditions à satisfaire pour qu'il y ait une dynamique économique. L'autonomie est la voie qui permettra de ramener le traitement du conflit avec le pouvoir central dans le cadre des institutions. Il appartient au gouvernement de la Région de défendre les intérêts de la Kabylie devant le gouvernement central.

II - L'AUTONOMIE ECONOMIQUE

Jusqu'à la période relativement récente, la Kabylie était autonome économiquement. C'est le colonialisme français qui a induit les déséquilibres ayant conduit à une forte dépendance économique dont la première conséquence est l'apparition du phénomène migratoire. C'est dire que nos ancêtres ont été capable de s'auto- suffire avec les moyens dont ils disposaient à leur époque.

Les données ont certes changé, et personne ne peut soutenir actuellement que la Kabylie est capable de vivre dans une indépendance économique totale et arriver à l'autosuffisance alimentaire. Mais si ceci est valable pour la Kabylie, il l'est pour toutes les régions du pays et toutes les parties du monde.
Fondamentalement, il faut entendre par autonomie économique le droit pour les institutions de la Kabylie (le gouvernement régionale) de disposer des ressources propres et nationales pour conduire une politique de développement que lui-même aura décidé sous le contrôle de la souveraineté populaire Kabyle. Le volume de ces ressources doit faire l'objet, comme dans tous les pays fédéralistes, de négociations qui doivent tenir compte des intérêts communs de la Région et de l'Etat central. Comme il importe de rechercher, autant que possible, l'harmonisation des lois économiques et sociales pour faciliter la libre circulation des capitaux et des agents économiques.

Ceci étant dit, il faut mettre fin à cette mentalité d'assistanat alimenté par la logique rentière du système. Le pétrole qu'on met souvent en avant n'est pas éternel, mieux il n'en profitera qu'à une génération tout au plus. Aussi, il importe de s'inscrire d'ores et déjà dans la perspective d'un développement productif. Il n'est de meilleur exemple à suivre que les peuples ayant investi dans le développement des connaissances, donc de l'homme. L'émergence des pays du sud asiatique n'est pas du à une trouvaille miraculeuse dans leur sous sol mais dans la mise en adéquation de leur culture avec les impératifs de la concurrence mondiale.

La Kabylie doit, dans le cadre de son autonomie régionale, orienter sa politique dans une réforme globale de l'enseignement professionnelle et universitaire. Un coup d'arrêt à la politique d'arabisation doit être immédiatement opéré pour mettre fin à la sous qualification et à la gabegie. Les opportunités ouvertes par les délocalisations induites par la globalisation économique doivent êtres au mieux exploitées par la mise à niveau des qualifications et la maîtrise des évolutions technologiques.

A première vue, cela paraît de l'illusion mais c'est seulement à ce titre que la Kabylie est capable d'éviter d'hypothéquer son avenir économique mais son devenir en tant que peuple. Plutôt on sortira de la logique rentière, plutôt vite on s'intégrera dans les nouvelles exigences du monde moderne.

La Kabylie recèle des atouts. Ils ne sont pas nombreux, mais ils existent : il faut avoir l'intelligence de les mettre en valeur pour le bien être de la génération actuelle et des générations futures.

Parmi ces atouts, on retiendra le principal : la capacité des kabyles à s'adapter aux évolutions non seulement techniques mais aussi politique. Il n'y a de chemin plus sur vers le développement que la démocratie politique. Or celle-ci est une préoccupation permanente des kabyles.

III QUEL PROGRAMME ECONOMIQUE ET SOCIAL POUR LA KABYLIE ?

Comme nous l'avons déjà souligné dans l'introduction, ce n'est pas dans le cadre de cette réflexion qu'on va arrêter le programme économique et social de la Kabylie. Ce qui doit être retenu comme vecteur dans son élaboration et sa concrétisation c'est le souci de préserver les équilibres tant au niveau interne (régional) et qu'externe (national).
L'esprit de solidarité de la culture kabyle doit être renforcé, avec les instruments juridiques modernes appropriés de manière à éviter la résurgence des vieux démons des guerres tribales.
Dans ce sens un plan d'aménagement du territoire doit être au plus vite soumis à la réflexion pour atténuer les déséquilibres entres les différentes localités de la Kabylie. Comme doit être retenu un programme volontariste d'ouverture d'accès entre les différentes wilaya qui composent actuellement la Kabylie. Cela suppose non seulement la réfection des routes mais la modernisation des voies de communication et de circulation des biens, des personnes et de l'information.

Sur tout un autre plan, il faut veiller à ce que la politique économique du gouvernement régional tienne compte de développement culturel. La culture kabyle doit bénéficier, dans ce cadre d'un programme spécial pour d'une part sauvegarder ses acquis et lui donner les moyens de faire face aux menaces de dominations culturelles des puissances du monde.

CONCLUSION

Indépendamment des choix politiques sur lesquels il n'est pas nécessaire de revenir ici, l'autonomie régionale offre le cadre institutionnel privilégié pour une politique de décentralisation.

Comme nous l'avons signalé plus haut, l'une des raisons qui milite en faveur de l'autonomie, sur le plan économique, est l'allocation des ressources : dans sa politique d'uniformisation des prestations publiques fournies, l'Etat central ne tient compte ni des spécificités régionales ni des préférences des citoyens de chaque collectivité.

Par contre une politique décentralisée présente l'avantage de reposer sur une analyse plus fine des problèmes. En outre elle est susceptible de contribuer à une plus forte participation des citoyens et par conséquent d'assurer une expression fidèle de leurs besoins. De plus, elle permet une meilleure prise de conscience du coût financier des programme des dépenses avec son corollaire : le contrôle immédiat des contribuables.

La Kabylie, de part sa situation géographique, ses ressources humaines et une forte communauté immigrée ayant cumulé un savoir faire dans la quasi-totalité des domaines, a toutes les chances de relever les défis qui s'imposent de plus en plus aux peuples. S'il n' y pas de solution miracle pour le développement, l'approche qui viendrait à substituer à l'effort et au géni de l'homme la bénédiction du ciel et de la terre ne fera que déposséder l'homme de sa première faculté : Le pouvoir de s'adapter.


 

 

 

 

 

 

Publié dans nationalistes-kabyles

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K
Espéces de sous étres,traitres et vendus...la kabylie fait partie de l'Algerie,et s'il le faut on donnera tous jusqu'à notre dérniere goute de sang pour défondre chaque centimétre de l'Algerie Unie,indépendente et terre d'Islam.
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