Vers un nationalisme kabyle

Publié le par umerri

Le mouvement nationaliste algérien a produit un discours dans lequel la référence à la civilisation arabo-musulmane est dominante. Ce discours qui se voulait une réponse à la France coloniale qui possédait déjà une profondeur historique et qui essayait de déposséder l'Algérie de son histoire et de son identité a été reprise par le pouvoir algérien après l'indépendance. Ce discours nationaliste reflète une image erronée de l'Algérie qui ne concorde guère avec la réalité historique et sociologique du pays.

Les tenants de ce discours considèrent l'Algérie comme un pays arabe et musulman. Un pays homogène à tous les niveaux. De ce point de vue, la référence berbère si elle se manifeste actuellement est considérée comme une création coloniale et la jeunesse actuelle qui la porte haut et fort induite en erreur et manipulée par quelques francophiles nostalgiques de la période coloniale.

Mais malgré cette volonté de dissoudre toute spécificité culturelle ou linguistique de l'Algérie dans une unité arabo-musulmane et d'éradiquer la berbérophonie, le fait berbère existe bel et bien et résiste toujours.

De toute la berbérophonie algérienne, la Kabylie reste incontestablement l'unique région qui est consciente de sa berbérité, la défend et la revendique d'une manière violente comme c'est le cas lors des derniers évènements d'avril 2001.

La Kabylie une région à l'avant-garde :
Les montagnes de Djurdjura ont, depuis l'antiquité, constitué un rempart naturel contre toute agression étrangère. Ces montagnes de fer (Mons Ferratus) ont fait de la Kabylie une sorte d'archipel isolé du monde. En effet, depuis les temps les plus reculés jusqu'à la période moderne, aucun pouvoir n'a pu pénétrer en Kabylie, même si parfois il est arrivé à contrôler ses frontières et l'a poussé à composer avec lui à l'instar des Turcs.

Les Français sont les premiers à avoir complètement assujettis cette région. 1857 reste une date inoubliable dans la mémoire collective des Kabyles. Elle constitue un précédent dans toute leur histoire : c'est la première fois que des colonnes militaires étrangères déferlent au cœur de leur montagne-refuge.

La Kabylie a toujours entretenu un rapport de méfiance envers les pouvoirs centraux qui se sont succédés à Alger qu'elle considère comme étrangers.

Si les montagnes se dressaient comme un rempart, la pauvreté ouvrait la Kabylie sur le monde extérieur. Cette région déversait régulièrement une partie de sa population sur les plaines et les villes algériennes, notamment Alger où la présence d'une grande communauté kabyle est attestée durant la période ottomane.

La densité et la pauvreté de la Kabylie se sont conjuguées pour initier un grand mouvement migratoire qui ne s'est jamais arrêté et qui s'accéléra avec l'intrusion coloniale qui a brisé les anciennes structures traditionnelles kabyles et spolier les terres. Les Kabyles vont même immigrer en France. Leur présence remonte au début du XXe siècle. En 1905, ces Kabyles seront utilisés par les patrons français pour briser le mouvement de grève initié par les travailleurs des savonneries de Marseille.

L'immigration kabyle en France a eu deux retombées sur la région. La première est l'envoi de l'argent, la seconde, qui est plus importante en ce sens où elle aura des répercussions positives sur l'évolution politique de l'Algérie, est le contact avec le monde ouvrier français. Ce contact a été à l'origine de l'apparition de la première organisation nationaliste algérienne l'ENA, qui est le premier parti à avoir explicitement revendiqué l'indépendance de l'Algérie. Cette structure était à majorité kabyle. De retour dans leur région d'origine, ces Kabyles politisés et initiés aux luttes politiques vont faire de la Kabylie le bastion du mouvement indépendantiste représenté par l'ENA-PPA-MTLD.

Et durant toute l'histoire contemporaine de notre pays, la Kabylie est restée toujours une région à l'avant-garde. En 1949, des militants nationalistes au sein du PPA-MTLD ont posé d'une manière explicite la question de la prise en charge de la dimension berbère de l'Algérie et de sa reconnaissance. Le problème que ces jeunes berbéristes ont soulevé dépassait de loin la dimension linguistique de la chose à laquelle on veut toujours la réduire. Ces berbéristes voulaient revoir la conception arabo-islamique de l'Algérie et par conséquent revoir la définition du concept de citoyen.

Cette crise berbériste (ou anti-berbériste) a eu le mérite d'être la première manifestation d'un projet de société moderniste dans lequel la langue et la religion ne constituent pas des paramètres définitoires d'un pays. Bien entendu, les tenants de ce discours se verront exclure et pourchasser comme agents du colonialisme. Accusation qui sera utilisée ultérieurement contre tous ceux qui s'opposent au régime totalitaire algérien à références arabo-musulmanes.

Après l'indépendance, la Kabylie vivra un des moments les plus tragiques de son histoire moderne : l'insurrection de 1963. Mouvement mené par le Front des Forces Socialistes (FFS) qui a été fondé par Hocine Aït-Ahmed. Cette révolte se voulait une réaction contre les dérives totalitaires du pouvoir algérien récemment installé. Il est à signaler que ce mouvement, contrairement au discours répandu, n'était aucunement d'essence berbériste.

La répression était féroce, et pour la première fois les Kabyles, qui ont joué un rôle important, voir même décisif, dans la guerre de libération, vont se voir réprimer par leurs anciens frères d'armes. La Kabylie garde toujours dans sa mémoire les traces de ces évènements tragiques.

Il faut attendre presque deux décennies pour que la Kabylie bouge de nouveau. Les idéaux portés par les quelques jeunes nationalistes kabyles en 1949 vont être repris par toute la population kabyle. La revendication berbère qui était jusqu'alors l'apanage de l'élite intellectuelle va devenir une revendication populaire. Avril 1980 fût la jonction entre les intellectuels et la masse. Les mêmes revendications que celles avancées en 1949 seront scandées dans les rues et les villages de Kabylie. Une fois de plus, l'utilisation de la force ne s'est faite point attendre et la diffamation avec. En effet, en aucun moment la presse algérienne de l'époque n'a, même en filigrane, parlé des vraies revendications de la Kabylie, à savoir la reconnaissance du berbère et avoir plus de liberté. La thèse scissionniste fût avancée. "Les Kabyles ont brûlé le drapeau national et le Coran", telles étaient les rumeurs colportées dans les quatre coins de l'Algérie.

Le pouvoir algérien, et avant lui les dirigeants du mouvement nationaliste (PPA-MTLD), sont arrivés à faire croire aux autres algériens que la Kabylie constitue réellement un danger pour l'unité nationale. Une méfiance que la spécificité de la région renforce. A cela, pourrait s'ajouter l'attitude du mépris qu'ont les arabophones à l'égard du Berbère et le Kabyle spécialement.

Les idéaux portés par le Printemps berbère ont pu perdurer dans le temps. Une dynamique a été enclenchée et un mouvement mobilisateur était né, même s'il n'a jamais fait l'objet de structuration. Il s'agit du Mouvement Culturel Berbère (MCB) qui a pu tenir tête au pouvoir central d'Alger en utilisant uniquement des actions pacifiques. En aucun moment de son histoire, la cause berbère n'a prôné l'utilisation de la violence dans sa lutte. Ce combat débordera le champ de revendication linguistique pour traiter des droits de l'Homme. En effet, la première ligue algérienne des Droits de l'Homme a été créée en 1985 par des berbéristes.

La création de cette ligue confirme l'idée que le combat pour le berbère dépasse l'aspect linguistique pour véhiculer toute une vision d'un monde moderniste où la langue berbère occupe sa place légitime à côté de la langue arabe.

Paradoxalement, les évènements d'octobre 1988, qu'on pourrait considérer comme un prolongement du Printemps berbère de 1980, n'ont pas touché la Kabylie. Comme si les Kabyles attendaient à ce que les Algériens arabophones atteignent un degré de conscience qu'ils ont déjà atteint il y a presque une décennie. Cependant ces évènements n'ont laissé la Kabylie de marbre. Quatre mois après, un parti d'opposition voit le jour en public avant même l'adoption de la nouvelle constitution de 1989 qui autorisait la création de partis politiques (associations à caractère politique pour reprendre la terminologie officielle). Le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) se veut un parti social-démocrate et national. Néanmoins, vu son ancrage, ainsi que celui du FFS, son électorat et l'image qu'il reflète, reste un " un parti kabyle ". Ce que les deux structures rejettent avec force.

La création du RCD créera une atmosphère tendue, voir même conflictuelle, entre les militants berbéristes. Situation qui sèmera la division et la discorde au sein du MCB qui est resté jusqu'alors un mouvement catalyseur de toute la tendance berbériste. Cette division sera consommée avec la création des deux tendances du MCB : la Coordination nationale (proche du RCD) et les Commissions nationales (proche du FFS). Ce n'est qu'en 1994 qu'on assiste à un rapprochement dans le cadre du boycott scolaire qui a touché toute la Kabylie. Un mouvement qui durera plusieurs mois et qui prendra fin en avril 1995 avec la signature d'un accord avec le pouvoir algérien. Cet accord aboutira à la création du Haut Commissariat à l'Amazighité (HCA) rattachée à la Présidence de la République et l'introduction du berbère dans le système éducatif algérien à titre facultatif.

Le MCB a commis une grande maladresse en initiant dès le départ une action d'une telle envergure. Faire sortir les enfants dans la rue aurait été préférable qu'en ultime recours. Une des conséquences de ce boycott est la démobilisation de la société kabyle. Cette dernière, en comparant les acquis aux sacrifices consentis, à savoir une année scolaire, s'est vite rendu compte de la disproportion et, depuis, l'indifférence a remplacé l'engagement. Par conséquent l'action politique s'est vue discréditée, voir même méprisée par une grande partie de la population qui n'a plus confiance dans les partis politiques et dans leur corollaire les deux tendances du MCB. La mort de Matoub Lounès en juin 1998 aurait pu être une occasion pour redonner un nouveau souffle pour le combat identitaire berbère, mais la volonté des deux partis politiques de Kabylie de récupérer les évènements qu'a vécue la Kabylie s'est avérée un obstacle qui freine toute dynamique revendicative berbère.

FFS et RCD : l'échec de la stratégie nationale :
Liberté d'expression et plus de liberté politique constituent les revendications de base de la Kabylie qui rejetait le système du parti unique. La période post-octobre 88 a libéré le champ politique algérien et la Kabylie a vu naître deux formations politiques RCD et FFS (même si cette dernière formation existait depuis 1963 et qui activait clandestinement). Mais paradoxalement, une grande partie de la population kabyle qui défendait l'idée du multipartisme, commençait à voir d'un mauvais œil ce même multipartisme au sein de la Kabylie. Pour eux, c'est un facteur de division et de neutralisation de la dynamique kabyle qui s'oppose au pouvoir central.

Le pire dans tout cela est que l'idée du multipartisme qui se fonde essentiellement sur l'idée du respect de l'Autre n'est pas encore acceptée par les deux partis de la Kabylie. Chacun d'eux se considère en quelque sorte comme le représentant légitime de la région et par conséquent l'autre devra disparaître.

Ce climat conflictuel que le pouvoir central essaye toujours de maintenir n'a pas échappé au regard de la population qui voit leurs élus se disputer dans les assemblées locales au lieu de régler les problèmes de la Cité. A cela s'ajoutent les positions prises par les deux formations qui vont à l'encontre des aspirations de la région, notamment dans le domaine identitaire. En effet, le FFS et le RCD se veulent tous les deux des partis à ancrage national. Pour Aït-Ahmed qui a fait ses premiers pas dans la politique au sein du mouvement nationaliste des années quarante, s'est toujours vu comme homme politique d'envergure nationale et s'est toujours refusé de se voir réduire à la Kabylie, l'unique région de l'Algérie qui l'a toujours soutenue. Pour le leader du FFS, la question berbère n'a jamais été une priorité, ni durant la période coloniale lors de la crise dite berbériste de 1949 au sein du PPA-MTLD, ni après l'indépendance. Aït-Ahmed n'a jamais cru en la cause berbère, mais cela n'a pas empêché son parti de tenir un discours berbériste afin d'avoir le soutien de la Kabylie, notamment sa jeunesse pour qui le berbère reste une question incontournable. D'un autre côté, se vêtir d'un habit de berbériste lui permet de faire face à son adversaire politique le RCD dont les fondateurs sont des berbéristes convaincus et dont la revendication principale en est la reconnaissance du berbère. Mais malgré cela, cette jeune organisation politique a toujours voulu sortir du carcan kabyle qui lui a donné naissance. Saïd Sadi a tenté à deux reprises de se libérer de l'étiquette de " parti kabyle" pour se donner une image d'un homme politique de stature nationale en initiant la Conférence Nationale des Démocrates (CND) et quelques années après le Mouvement Pour la République (MPR). Ces deux tentatives se sont soldées par un cuisant échec. Un échec qui confirme une évidence : le RCD est un parti kabyle. Et on peut dire la même chose pour le FFS. Abstraction faite de leur discours qui se veut toujours national, tous les deux sont considérés par les arabophones comme deux partis kabyles.

On peut actuellement percevoir les conséquences d'un tel entêtement. Lors des deux derniers grands mouvements de protestation qu'a connue la Kabylie (en 1998 après l'assassinat de Matoub Lounès et la dernière révolte), la population a rejeté toute tutelle des partis. En fait, ils étaient dépassés et ils ne contrôlaient rien. Et lors des derniers évènements on assiste à la résurgence des anciennes structures tribales qui prouve une fois de plus la superficialité de l'emprise des partis sur la société kabyle.

La difficulté qu'ont les deux partis politiques à se repositionner sur le terrain kabyle démontre l'échec de leur stratégie nationale. En voulant "séduire " les autres régions d'Algérie en faisant quelquefois des concessions sur des principes fondamentaux comme la laïcité et la question berbère, qui occuperont des places secondaires quelques temps dans leur discours, ils ont failli perdre leur base sociale qui est la Kabylie.

Dans l'état actuel des choses, aucun des deux partis ne contrôle la situation qui leur échappe complètement. La rue se radicalise de plus en plus et aucune alternative ne lui est proposée. Les seules actions que ces formations mènent aujourd'hui sont des marches pacifiques auxquelles les manifestants ne croient plus.

L'utilisation de la violence est perçue par ces jeunes révoltés comme l'ultime recours pour se faire entendre d'un pouvoir qui n'a pris l'habitude d'écouter que ceux qui usent de la force.

L'autonomie linguistique de la Kabylie
La géographie de la révolte nous montre clairement que toute la kabylophonie est concernée. Même les régions kabylophones isolées et diluées dans des wilaya à majorité arabophones comme Bordj-Bou-Areridj et Sétif ont bougé. Nous avons toutes les raisons de penser que les causes du soulèvement dépassent les raisons socio-économiques. En effet, la spécificité kabyle en est pour beaucoup.

Comme nous l'avons vu plus haut, la Kabylie s'est toujours gouvernée d'elle-même et elle a cultivé une attitude de méfiance à l'égard du pouvoir central qu'elle ne reconnaissait que nominalement. Cet état d'esprit n'a pas beaucoup changé avec le temps. A juste titre, les Kabyles qui font partie du système sont mal vus et sont considérés comme étant des "Kabyles de service ".

De cette spécificité kabyle qui a pu résister au jacobinisme de la colonisation française et du pouvoir algérien est née une idée qui ne constitue en réalité qu'un prolongement logique : il s'agit de l'autonomie linguistique. Certes pour le moment elle n'a pas dépassé le stade d'idée répandue au sein de l'intelligentsia kabyle et n'a pas eu encore l'adhésion du peuple. Mais toutes les idées qui ont pu révolutionner le monde ont commencé ainsi. Ne perdons pas de vue que l'idée berbère, il y a cinquante ans, n'était admise que par quelques jeunes militants au sein du mouvement national.

Le slogan que toute la Kabylie revendique depuis plus de vingt ans est "le berbère langue de tous les Algériens " ou "le berbère langue nationale". Avec le temps, des animateurs du mouvement berbère et des universitaires berbérisants de renommé commencent à mettre en doute l'aboutissement d'une telle demande. Il ne s'agit pas d'un recul dans la revendication, mais il est question d'un réalisme.

Pour que le berbère devienne langue de tous les Algériens, il ne suffit pas uniquement de le décréter par une ordonnance présidentielle ou un article dans la constitution, mais il faut que cette langue trouve ses vecteurs humains. Or, il se trouve que les régions arabophones ne sont pas encore prêtent à "recevoir" le berbère, pour ne pas dire qu'elles développent une attitude de mépris à son égard et dont elles ne reconnaissent même pas le statut de langue. Pour eux, le berbère n'est qu'un dialecte (lahdja) et n'arrivent pas à comprendre et saisir les raisons qui poussent toute une région à se battre pour elle.

Pour ce qui est des régions berbérophones, le constat est hélas le même. A l'opposé des Kabyles pour qui être Berbère est quelque chose de valorisant, les autres berbérophones développent toujours un complexe d'infériorité devant tout ce qui est Arabe. Un indice révélateur en est le nombre d'élèves qui suivent l'enseignement du berbère :

 

 

Willaya

 

 

1995/1996

 

 

1999/2000

 

 

Tizi-Ouzou

 

 

13440

27706

Béjaïa

7941

19689

Bouira

9000

13000

Oum-el-Bouaghi

1462

2262

Alger

339

382

Tipaza

980

79

Batna

805

111

Ghardaïa

584

00

El-Bayadh

09

00



Comme nous pouvons aisément le constater, seules les wilayas de la Kabylie, même à titre facultatif et malgré les multiples problèmes que les enseignants rencontrent au quotidien, poursuivent cet enseignement vaille que vaille. Cela prouve également qu'excepté la Kabylie, aucune autre région berbérophone n'est encore réceptive à la question berbère. ?

L'Histoire nous apprend que toute négation d'une revendication légitime et populaire ne peut aboutir qu'à un heurt direct et parfois même sanglant. L'histoire de notre pays est très instructive à ce sujet. Le mouvement national algérien a été dominé au début par le courant modéré qui demandait, on peut même écrire qu'il suppliait les autorités coloniales de reconnaître les indigènes comme citoyens français à part entière. Les tenants de ce courant ne demandaient qu'une chose : avoir leur place au soleil dans la Cité française.

Comme tout un chacun de nous le sait, la colonisation n'a répondu à ces revendications légitimes que par quelques mesures dépassées par les évènements et qui bien entendu ne remettent pas en question l'ordre colonial qui se base sur le principe de dominant-dominé.

L'entêtement français à maintenir à tout prix le statu quo colonial a eu pour conséquence l'affaiblissement du courant assimilationniste et la montée en puissance du courant indépendantiste et à la fin le déclenchement de la révolution armée. Une révolution qui était l'ultime recours pour se faire entendre et arracher ses droits.

Pour ce qui est de la Kabylie qui reste incontestablement le bastion de la cause berbère, la lutte et menée par le MCB, ou les deux partis de la Kabylie, qui a toujours été pacifique et modérée. En effet, une des constantes de la mouvance berbère est la non-violence. Mais les derniers évènements nous ont démontré qu'une nouvelle génération est née, une jeunesse qui ne partage guère l'idée de la lutte pacifique et qui est préparée à faire face à une armée les mains vides.

C'est cette dernière donnée qu'il faudra prendre en considération. La Kabylie commence à se radicaliser de plus en plus et le pouvoir en place ne fait rien pour satisfaire les revendications légitimes de la région. Toutes les mesures prises par les autorités sont superficielles ou de simples promesses.

Il est temps que des décisions décisives soient prises, à savoir : doter la Kabylie d'un statut spécifique qui lui permettra d'accéder à une autonomie linguistique. Nous pensons que c'est la meilleure formule qui puisse maintenir l'unité nationale du pays. Car plus on opprime une région qui défends et revendique pacifiquement sa spécificité et son identité au nom d'une unité linguistique, voire ethnique, mythique, du peuple algérien, on risque de donner naissance à un "nationalisme" kabyle qui ne se reconnaîtra plus dans cette unité qui l'étouffe et qui ne le reconnaît pas.

Sources : abib-Alla MANSOURI, 

Publié dans nationalistes-kabyles

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
T
Azul, je suis éblouie par la justesse de cet article. rien à à rajouter que d'aller de l'avant. de ma part je travaille pour la prise de conscience des mien pour une indépendance de mon pays la kabylie. Pour celui qui vien d'intervenir je voulais lui dire que non seulemnt je suis indépendandiste mais aussi sioniste et je soutien mes amis les israeliens contre les envahisseurs arabes.<br /> azul u tanemirt nwen £af ayen i tqeddec-em <br /> Tassadit
Répondre
P
OK, vous les Kabyles vous voulez un peu plus de reconnaissance inch'allah !<br />  <br /> Mais ça vous emmène parfois trop loin, regardez ce traître de Méhenni que vous citez souvent ici, qui soutient ouvertement les sionistes<br /> http://www.afidora.com/content/view/168/101/<br />  <br /> Si ça c'est pas du foutage de gueule ????<br /> (ceci dit les activistes d'afidora ne sont pas tous sionistes, mais là le texte de Méhenni m'a scandalisée).
Répondre
L
azul térible le blog vive la kabyle agma http://lounes-le-kabyle.skyblog.com
Répondre